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Pourquoi les exploitants colombiens délaissent le café

Un phénomène récurrent dans différentes régions de Colombie, le Café va-il disparaître sur le long terme ?

 

Nul n’ignore que le café est partie intégrante de la culture colombienne. Ce pays d’Amérique latine, proche de la ligne équatoriale, bénéficie d’un relief et de conditions climatiques favorables à l’exploitation de cette plante. Grande comme deux fois la France, la Colombie est traversée par la Sierra Nevada et par les Andes qui se divisent en plusieurs cordillères. Cette topographie engendre une grande variété de paliers thermiques à travers le pays ce qui a énormément favorisé le développement de la culture du café à l’échelle nationale. Mais alors pourquoi les exploitants colombiens délaissent le café ?

 

Culture du café dans une hacienda du Quindío.

 

les premières récoltes de café ont commencé durant la première moitié du XIXe siècle, dans la province de Santander, au nord du pays. Selon les registres des douanes de Cucuta (Norte de Santander), les premières exportations de café auraient eu lieu en 1835, sous l’impulsion d’un prêtre de la région qui imposait à ses paroissiens de cultiver le café en guise de pénitence après confession. De là, la culture du café s’est propagée vers le Nord et la province du Magdalena dans la région des caraïbes, dans le centre du pays vers les provinces de Boyaca (Tunja) et Cundinamarca (Bogota), pour ensuite gagner le Sud, l’Est et l’Ouest.
Aujourd’hui la Colombie est le troisième exportateur de café au monde et les haciendas colombiennes sont régulièrement primées lors des concours internationaux.

Certains producteurs décident cependant de diversifier la production au sein de leur exploitation, délaissant peu à peu le café pour d’autres cultures.

 

La culture du café, une affaire de moins en moins rentable.

Le cours de l’arabica a atteint ces derniers mois son point le plus bas depuis près d’une quinzaine d’années. En cause, une forte hausse de l’offre qui a conduit au dévissement du prix de l’Arabica et du Robusta sur les marchés de New York et de Londres. Pour contrer ce phénomène qui nuit grandement aux exploitant, certains émettent l’hypothèse de former une alliance des pays exportateurs de café, un peu sur le modèle de l’OPEP et ainsi garder un contrôle sur les prix en limitant la production mondiale. Une qui idée fait son chemin auprès de certains cultivateurs colombiens.

Des solutions existent donc afin de freiner cette tendance et regagner la confiance des marchés. Mais un autre facteur bien plus aggravant pourrait-il mettre un terme définitif à la production de café colombien, voire même d’autres pays ?

 

Des conditions climatiques exigeantes.

A l’heure où le monde entier s’inquiète du réchauffement global, certains agriculteurs semblent déjà faire les frais de la hausse des températures. C’est le cas de certains exploitants colombiens qui, du fait du changement climatique, voient leur récolte de plus en plus impactées. La plante de café nécessite des conditions strictes pour son bon développement. Une température trop haute ou trop basse et c’est tout une récolte qui peut être mise en péril. L’Arabica par exemple tolère un climat entre 16 et 25 degrés, idéalement une température constante entre 20 et 25 degrés. La hausse du thermomètre dans certaines haciendas a poussé les exploitations qui en avaient la possibilité, à déplacer leur cultures dans secteurs un peu plus élevés. Mais encore faut-il posséder un terrain vallonné permettant l’exploitation en terrasse.

Certains cultivateurs n’ayant pas ce choix décident donc d’orienter peu à peu leur exploitation vers la production de plantes plus résistantes à la chaleur.

Cacao dans une exploitation de San Agustin, Huila 

 

le Cacao, une plante résistant la chaleur

Il n’est pas rare de trouver des plants de bananiers au milieu des plants de café lorsque vous vous rendez au sein de certaines haciendas. La banane, plus résistante à la chaleur se cultive facilement. Par ailleurs, le café et la banane se complètent parfaitement s’alimentent l’un et l’autre. Le cacao quant à lui, déjà pas mal répandu à travers le pays, a les faveurs des exploitants. Le meilleur cacao au monde provient du pays voisin, l’Equateur. C’est pourquoi les exploitants colombiens délaissent le café pour se tourner vers le cacao, dont l’arbre se développe parfaitement dans des climats tropicaux et qui garantit une source de revenu stable. Le cours du cacao, contrairement au café, est à la hausse. Y’aura-t-il dans les prochaines décennies, voire même les prochaines années, un changement drastique dans la production des agriculteurs colombiens ? l’avenir nous le dira…

Si vous êtes intéressé par la découverte d’une exploitation de café ou de cacao
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